Pouvoir assister à la performance de cette oeuvre, en France, par un orchestre symphonique est extraordinaire.
A ce qu’il me semble, les oeuvres des courants minimalistes américains n’ont guère été jouées par de grands ensembles en France, et bien entendu encore moins en dehors de Paris.
Mais l’entendre jouer dans un contexte largement diffusé et accessible me donne de grands espoirs : en particulier celui que ce genre musical, ainsi que bien d’autres, pourraient désormais être abordés dans les classes d’ensemble de nos écoles de musiques ? Jusque là, pour qu’un instrumentiste en découvre le jeu, je n’aurais compté qu’avec le hasard d’un concert dédié aux musiques de films, contexte bien réducteur …
La performance de l’orchestre de Bretagne a été magnifique : la mise en place de l’orchestre avec les pupitres déconstruits, l’implication totale des musiciens qui nous amènent à guetter le prochain motif, à surprendre les interprétations de chacun d’entre eux pour l’un de ces motifs plus accentué ou repérable que les autres. Se laisser porter par le flot et enfin accueillir la résolution de l’oeuvre.
Partant pourtant au même tempo, la construction offerte par l’orchestre ce soir là est bien differente de l’enregistrement “original”, les musiciens sont partis avec de grands décalages et nous ont donné beaucoup plus de respirations et d’amplitudes sans perdre le nerveux impulsé par les percussionistes tout au long de la réalisation. Comme l’a rappelé le chef Jonathan Schiffman, chaque interprétation sera différente, nous avons bien la chance de voir l’oeuvre s’édifier au moment du jeu.
Bravo à tous ceux qui se sont impliqués pour que cette performance aboutisse, seconde edition de la Nuit Américaine du festival Electroni-k !
Avant l’Orchestre de Bretagne, il y avait White Box de Purform.